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L'intelligence humaine versus l'intelligence artificielle (IA)

Retrouvez les chroniques de crise de Michel Mondet, président d'Akeance Consulting.
Sous nos yeux, l'intelligence humaine gagne la partie sur l'intelligence artificielle (IA) ...

La pandémie met sous nos yeux toutes les forces et toutes les limites de l’intelligence artificielle.

On voit bien toutes les forces de toutes les modélisations sur l’évolution du virus, la couverture géographique de la maladie, on le soupçonne bien sur tous les sujets de recherche médicale. On le voit aussi sur, évidemment, toutes les prévisions et les courbes de rémission des malades etc…. tout ça favorise évidemment, toute la bonne compréhension et la bonne maîtrise de cette maladie.

Néanmoins on voit aussi que tout ça évidemment est basé sur de l’empirisme, de la donnée, sur beaucoup de donnée, sur un certain empirisme, sur des algorithmes etc… et que la capacité à décider et la capacité à avoir une opinion n’est toujours pas dans la machine. Alors sans rentrer dans les trois niveaux d’intelligence artificielle qu’évoque Luc Ferry, avec le niveau trois étant une machine intelligente capable d’avoir une quasi-conscience, si j’ose dire, on constate cette rupture avec la machine au moment de la décision ou au moment de l’opinion.

SI je fais simple, on voit bien que les sujets à titre d’illustration, de décision du confinement ou du non-confinement, ne sont pas du tout les mêmes selon les pays, y compris européens. On voit bien que sur les masques, autre illustration, les opinions ne sont pas du tout les mêmes sur des faits qui sont partagés par la plupart des scientifiques.

Alors pourquoi ? Parce qu’au fond, les arguments tout le monde les a, les faits tout le monde les connait, mais chacun d’entre nous a une pondération différente des arguments et des faits. C’est en fonction de ses propres valeurs, c’est en fonction de sa propre expérience, c’est en fonction presque de son corpus psychanalytique que nous pondérons différemment les arguments et les faits.

Pour illustrer ce que je veux dire, sur les masques c’est assez unanime d’entendre que les masques sont efficaces dans un sens et moins dans l’autre, c’est unanime de constater que les différents types de masques n’ont pas la même efficacité, et avec ces faits qui sont partagés par tout le monde, on a trois catégories d’opinion : on a l’opinion de ceux qui pensent que les masques sont obligatoires ou devraient l’être, il y a ceux qui pensent qu’ au contraire ça ne sert à rien, et puis il y a ceux qui pensent au milieu, que tout bien considéré, qui peut le plus peut le moins. Cette opinion, cette décision se détache complètement de l’intelligence artificielle en ceci qu’elle est en rupture sur les conclusions des données ou sur les conclusions des algorithmes ou sur les conclusions des faits, parce que, elle pondère les arguments différemment de manière strictement émotionnelle finalement.

J’irai même plus loin, on a presque un paradoxe dans cette affaire de pandémie, sur un autre sujet, qui est presque à l’envers, si j’ose dire, c’est ce constat un peu ébahi des médias sur les élans de solidarité. Les élans de solidarité sont évidemment extrêmement positifs à constater dans cette situation actuelle, mais on a l’impression de découvrir ça comme quelque chose de très nouveau, pour autant la solidarité, c’est vieux comme le monde, de Platon au Quatre Évangiles, le sujet est traité depuis bien longtemps et la solidarité humaine, elle se constate au fil des siècles évidemment, le plus souvent de manière très positive, même si parfois c’est un peu mis à mal. Et là, à l’inverse de l’intelligence artificielle, on constate un cerveau humain qui apparemment découvre que l’Homme peut être bon pour l’Homme, comme si le cerveau humain contrairement à l’intelligence artificielle n’avait aucune donnée, aucun souvenir, aucune capacité à voir l’histoire derrière elle et à considérer que la chose est strictement nouvelle. Hors pour l’Homme, c’est évident je crois, il faut tout de même se rappeler que dans sa capacité à avoir une opinion et sa capacité à décider, c’est que, son premier devoir, le premier devoir de chacun c’est d’avoir le devoir de l’autre.

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