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Leadership : exemplarité, légitimité, charisme … et gestion des erreurs

Aujourd'hui Xerfi Canal a reçu Michel Mondet, Président d'Akeance Consulting, pour parler du leadership. Une interview menée par Thibault Lieurade.

Thibault Lieurade : Michel Mondet, bonjour !

Michel Mondet : Bonjour !

Thibault Lieurade : Vous êtes président d’Akeance Consulting et je vous propose aujourd’hui de parler de leadership. Alors on sait bien que vous vous méfiez des buzzwords du monde du consulting, de l’entreprise. Le leadership, on entend beaucoup parler. Est-ce que c’est un buzzword selon vous ?

Michel Mondet : Oui, ça en est un. Ça en est un que j’aime bien et vous avez raison, je ne les aime pas beaucoup. Je l’aime bien parce qu’il y a un vrai besoin de leader et de leadership dans beaucoup de groupe sociétaux, dans l’entreprise en particulier et pour autant l’égalitarisme ambiant, fait qu’on émonde très vite le leader et leadership. Ce besoin ré-émerge sous une forme de buzzword et positivement. Parce que tout à chacun a besoin de référent, tout un groupe a besoin évidemment d’avoir un chef, c’est banal mais il faut bien mener les équipes sur les projets, mener les équipes à gérer des crises etc.

Thibault Lieurade : Ce leader, selon vous, à quoi ressemble, à quoi pourrait ressembler sa panoplie ? Quelles sont les compétences qu’il doit avoir pour être un leader ?

Michel Mondet : A mon sens, il a besoin de trois compétences. Il a besoin aussi d’un tapis de jeu, c’est d’avoir une vision de savoir où il va. Il faut qu’il ait son propre projet, son propre objectif pour mener les équipes et mener son projet à bien. Les qualités, elles sont au nombre de trois : il y a l’exemplarité, qu’on avait vu sur une vidéo qui appartient également à l’autorité. L’exemplarité c’est faire ce que je dis et dire ce que je fais ; c’est une transparence sans que ce soit une perfection. La deuxième qualité essentielle, je pense que c’est la légitimité et la légitimité, je la définis volontiers comme une équation, à savoir la multiplication de la connaissance par l’expérience qui permet d’avoir une capacité de rebond, de réponse, de sécurisation sur les projets, sur les équipes. Et puis, une troisième qualité qui est un peu plus compliquée, c’est la capacité à convaincre et la capacité à convaincre est vite transformée sémantiquement ou moins en charisme. C’est quoi le charisme ? C’est quand même difficile à expliquer et à comprendre. Mais c’est une qualité essentielle pour le leader.

Thibault Lieurade : Et puis c’est une qualité que tout le monde n’a pas forcément. Est-ce que ça veut dire qu’il ne suffit pas de se vouloir, de se proclamer leader pour effectivement en être un ?

Michel Mondet : Non certainement pas. Certainement pas, il y a l’erreur de croire, que ce soit en entreprise ou ailleurs, que le chef, le grade, le titre sur la carte de visite fait de l’individu un leader charismatique. Non, pas forcément. On peut être charismatique ailleurs, en sport et ne pas l’être en entreprise. Chacun son tapis de jeu, si j’ose dire. Et puis à l’inverse surtout c’est plus embêtant, vous avez des gens qui peuvent avoir du charisme sans pour autant être des leaders parce qu’ils leur manquent de la légitimité ou de l’exemplarité. Vous avez tous ces gourous de sectes, si vous voulez, qui emmènent des équipes entières, des populations entières dans des murs parce que le charisme est plus fort que le reste et fait un peu élément absorbant, comme on dit en maths, sur les équipes.

Thibault Lieurade : Mais sans aller dans ces extrêmes, le cas des sectes par exemple, le leader il a le droit à l’erreur aussi. Comment est-ce qu’il peut faire pour gérer au mieux cette erreur sans pour autant entamer son capital leadership ? Sa capacité à convaincre et à embarquer.

Michel Mondet : L’erreur, vous savez Thibault ça s’explique, il faut juste expliquer, voilà pourquoi l’erreur, voilà où sont les responsabilités, il ne s’agit pas de les valoriser ou de les dévaloriser mais savoir qui a fait quoi dans l’erreur. En tirer des leçons de sécurisation, d’apprentissage, peu importe le type d’erreur. Il faut expliquer, rendre compte, en toute transparence. L’erreur ça ne se gère pas, ça s’avoue.

Thibault Lieurade : « L’erreur ça ne se gère pas, ça s’avoue ». Bah voilà un précepte qui peut être étendu au-delà du champ des leaders. Merci beaucoup Michel Mondet !

Michel Mondet : Merci à vous Thibault !

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