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Faire et lire

Deux verbes du 3ème groupe, c’est-à-dire deux verbes qui roulent leur bosse depuis des siècles et qui ont pris les cabosses du temps. Faire fait « fit » et Lire fait « lu » ! Ces deux (très) vieux compères n’arrivent pourtant pas très égaux dans notre époque.

En effet, Faire semble devenir l’obsession de chacun. En cette rentrée, les consultants m’ont tous expliqué ce qu’ils avaient « fait » de leurs vacances. On « fait le Mexique » comme on « fait le Kilimandjaro ». On « fait » même de la plage (comprendre, d’ailleurs, qu’on ne fait justement rien !). Les panneaux de la ville de Paris scintillent d’un « que faire à Paris ». Avec la rentrée, on « fait » à nouveau beaucoup de sport. Au cabinet, on «a fait » Intermarché avant de « faire » SNCF. Bref, il faut « faire » à tout prix. Ce besoin d’action est louable. Et ce n’est certes pas moi refreinerai ces envies à l’occasion des projets chez nos clients. Mais un retour d’été où personne ne m’a dit un truc comme « tiens, j’ai lu un livre intéressant… » ou un « j’ai pensé à toi quand je lisais tel livre… » m’attriste un peu.

Lire. Accroître son matériau de connaissance pour être plus légitime dans l’action passe tout-de-même souvent par « lire ». Certes, pas uniquement mais c’est bigrement efficace. Prenons quelques exemples des quelques livres que l’ai lus cet été. La prise de la Bastille. On sait que les émeutiers cherchaient les munitions pour alimenter les armes volées aux Invalides. On sait que la Bastille n’abritait que 7 pauvres ères. Mais je ne savais pas que le 14 juillet, les émeutiers avaient oublié de libérer les prisonniers ! Il fallut attendre le lendemain 15 juillet pour défoncer à coup de hache les portes des cellules, les clés ayant été égarés dans Paris la veille …. On est bien loin du symbole endimanché de liberté que nous avons tous en tête. Autre exemple, à la lecture d’un livre économique, j’ai pris conscience que, grosso modo, les budgets les plus régaliens de l’armée, de la police et de la justice réunis ne représentent qu’environ 10% des dépenses sociales. Ça aide à réfléchir sur la compréhension des réformes. Enfin, je vous propose un autre exemple d’enseignement au cours de mes lectures. Les réfugiés, croyais-je, « dépendent » tous d’une Agence de l’ONU, nommé le HCR pour Haut-Commissariat aux Réfugiés. Que nenni ! Les réfugiés de Palestine ont leur propre Agence : le UNRWA pour United Nations Refugees West Asia (comme on appelait le « Middle East » dans les années 40. Bon d’accord, pas de quoi fouetter un chat. Certes non si ce n’est que cette Agence dédiée, le UNRWA, a décidé originellement que les réfugiés de Palestine l’étaient de père en fils, ce qui n’est évidemment pas le cas en ce qui concerne le HCR. Un peu comme les aristocrates qui transfèrent leur titre à leurs enfants. Ça aide à mieux comprendre la géopolitique locale.

Allez, j’aimerais bien donner un petit coup de main à « Lire », à la traîne derrière « Faire ». Promis, à la fin de l’année, j’offre un livre à chacun de nos consultants !

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