Nos actualités

« Désolé ! » n’est pas un joker

Qui ne s’est pas fait marcher sur les pieds dans le métro par un quidam bien étanche au reste du monde, les oreilles bouchées d’oreillettes et les yeux rivés sur le téléphone ? C’est le toucher – un des trois sens restant – qui déclenche, souvent sans avoir identifié l’interlocuteur, un « désolé ! », sorte de passeport pour l’incivilité.

En entreprise, je constate le même phénomène. La dernière réunion chez un de nos clients, seules deux personnes étaient à l’heure sur une quinzaine. Bon, il n’y a pas mort d’homme, me direz-vous. Bien sûr que non. Et rien de nouveau à ce qu’une réunion commence en retard. Ce qui est nouveau, c’est qu’il n’y a plus l’excuse associée au retard. Concrètement, on ne dit plus « désolé, j’étais dans une autre réunion » ou « désolé, j’ai eu un problème de transport en commun », on dit simplement « Désolé ! ». C’est tout.

Au-delà de cette triviale anecdote, je constate la même chose sur des enjeux beaucoup plus significatifs. Mes dernières expériences : des erreurs sur la liste définitive de prix, une extraction de coûts erronée, une confidentialité rompue sur une acquisition, etc. En fait, c’est grave ; parce que cela signifie à la fois l’absence de compréhension / perception de l’importance des choses et le manque d’exigence de soi-même sur la qualité et l’honneur de son travail. Rien n’est important ; rien n’est de ma faute ; rien ne vaut. Reste cette interjection qui résume de facto ce non engagement, cette absence de gêne et/ou ce j’m’en-foutisme.

Non, « désolé ! » n’est pas un super détachant qui supprime l’histoire. Oui, retrouvons l’exigence et la fierté du travail bien fait !

Michel Mondet, Président d'Akeance Consulting

Articles recommandés

Bonne Année 2025 ! Lire plus
Les Jeux Olympiques au bureau Lire plus
Les entreprises perdent-elles en productivité ? Lire plus
Top