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Bonjour Michel Mondet,
Bonjour,
Vous êtes président d'Akeance Consulting et je vous reçois pour évoquer ce qui a évolué dans le comportement de l'individu à l'ère numérique (digitale) et c'est vrai que dans ce qu'on peut dire sur le sujet, il ressort que le salarié devrait devenir une sorte de micro-entreprises qui devrait développer ce que les Anglo-saxons appellent un personal branding pour ensuite mieux se vendre sur le marché du travail, alors première question qu'en pensez-vous ?
Je pense Thibault qu'il faut revenir aux basiques, les phénomènes digitaux et les phénomènes de la mobilité des devices, associer surtout, ont généré le tout tout de suite. Ce tout tout de suite, c'est intéressant, mais ça tue l'espace-temps ! C'est quelque chose de concret, vous voyez bien les enfants qui vont se coucher en ayant terminé leurs jeux électroniques, tous les enfants vont aujourd'hui se coucher en ayant tous terminés. Il n'y a pas de sens demain, il n'y a pas de sens du hier, avec des jeux qui doivent passer la nuit pour qu'on les retrouve. C'est vrai dans le monde professionnel sur des tas de réunions des tas de sujets où il faut absolument avoir répondu au mail, pour que tout soit terminé le soir. Donc l’éternité c'est la journée, ce qui compte c'est le présent et on est en permanence en réaction en lieu et place de la réflexion, donc on a transformée l'espace-temps en présent on a transformé la réflexion en émotions et on passe peu de temps finalement à se poser la bonne question, c'est qui je suis qui je veux être et que ce que je veux construire ?
Alors il faut en déduire que cet environnement digital nous éloigne d'une fine connaissance de nous-mêmes et donc de ce que l'on veut ?
Oui, oui oui, il ne s'agit pas de de projeter l'évolution moderne des technologies et de la mobilité, notamment. Il suffit de se dire que ces outils et ces modes de fonctionnement, si vous voulez, grignote gentiment notre capacité à réfléchir à soi, à voir avec qui nous sommes et ce qu'on veut construire et ce qu'on veut faire dans son avenir et son futur. Bien sûr c'est vrai pour soi-même, c'est vrai dans sa relation aux autres, on passe moins de temps à la relation aux autres, on écoute moins, on pardonne moins, on comprend moins, on s'amuse moins des autres. Regardez tous ces dîners en ville, où systématiquement chacun à ses textos, ses sms qui arrivent en plein milieu de repas, on se demande qui écoute qui au milieu du dîner si vous voulez !
Alors effectivement, vous nous aviez parlé de la vertu de la collégialité dans un précédent passage en plateau, néanmoins qu'est-ce que vous recommanderiez à ceux qui aujourd'hui à l'ère du digital s'interroge sur comment faire les bons choix de carrière ?
Votre question, là Thibault, elle est un peu indépendante du digitale, mais c'est vrai que c'est une bonne question, une question qui me tarabuste depuis pas mal d'années. Et, j'ai personnellement répondu de la manière suivante, je pense que dans tout un chacun il y a quatre moteurs, quatre méta-moteurs qui sont vraiment ce qui nous motive profondément d'un point de vue psychiatre psycho. Les quatre moteurs c'est : la gloire, est-ce qu'on a envie de plaire ? Est-ce-que c'est ça le principal objectif de notre propre vie ? Est-ce-qu'on aura plutôt envie d'avoir ? Est-ce-qu'on veut gagner sa vie plus que mieux et on aime argent ? Est-ce qu'on veut du pouvoir, pour manipuler les gens diriger des individus ? Ou est-ce-que l'on préfère le savoir, être reconnu pour une forte expertise une forme de connaissance ? Aucun de ces moteurs n'est très noble sur le fond, et la difficulté c'est d'arriver à faire le ranking, le quarté de ses propres auteurs. Quand on n'ose arriver à se dire soi-même, voilà mon ranking de ses quatre moteurs n'est pas très noble et mon ranking lui-même n'est pas très noble, je pense qu'on commence à se comprendre soi-même.
Mais, comment est-ce qu'on prend le temps pour s'interroger sur ce ranking et sur ces moteurs, parce qu'une déconnexion pure et simple c'est compliqué aujourd'hui dans la vie professionnelle ?
Nan Thibault, ce n'est pas vrai, ce n'est pas compliqué ! Soit on est addict et on dit que c'est bien d'être digital, soit on n'est pas addict et on coupe et on laisse du temps au temps pour se connaître et se construire.
Et cela fait partie de la connaissance de soi-même finalement.
Absolument !
Merci beaucoup Michel Mondet.
Merci à vous.
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