Quatre manières pour rattraper le travail perdu
Aujourd'hui Michel Mondet, Président d'Akeance Consulting, nous parle des quatre manières de rattraper le travail perdu.
J'entends dire parfois que le temps est perdu, que cette période de confinement a retardé le business. C'est probablement vrai pour les bars, les restaurants etc.
En entreprise, on ne doit pas être aussi défaitiste, je pense qu'on peut bien au contraire récupérer le travail perdu. Alors on ne peut peut-être pas tout récupérer mais on peut récupérer partiellement et de quatre manières différentes.
Voici comment : il y a deux manières mécaniques et des deux autres qui seront un engagement de soi. Tout sera basé sur la volonté de chacun de faire un peu mieux et de faire un peu plus fort. Je le dis un peu brutalement : c'est quand même mieux de ramer pour faire mieux, que de râler tout court.
Deux manières mécaniques
La première c'est de revenir au sujet du télétravail. Aujourd'hui, ce télétravail est pris comme un sujet d'organisation : il y aura les jours avec télétravail, les jours sans, il y a l'obligation dans telle entreprise de faire un jour où tout le monde est en présentiel pour les coordinations etc. C'est sûrement un bon sujet que de traiter ça par l'organisation mais il ne faut pas oublier que le télétravail est avant tout un outil : les fichus Zoom, Teams et autres Skype qu'on a tous connu pendant cette période à grande échelle. Et cet outil veut simplement dire que tout peut fonctionner indépendamment du présentiel. Donc ne nous attachons pas trop à l'organisation définitive du mois de septembre et utilisons ces outils un peu mieux tous les jours, pour faire mieux et faire plus vite.
Deuxième sujet mécanique, c'est de ne pas décaler les échéances, les jalons, les dates, de manière un peu homothétique par rapport à ce qui est prétendu comme le temps perdu. Ça veut dire simplement mettre en fréquence les projets, les objectifs, les jalons, les atteintes etc. Ça ne veut pas dire travailler plus, ça ne veut pas dire travailler plus vite, ça veut dire mettre en fréquence pour réduire le plus possible les temps morts, les temps d'attentes. Et la meilleure manière de faire cette mise en fréquence dans les calendriers est de bloquer les dates de fin ou de s'imposer de ne pas être strictement homothétique dans les décalages de dates.
Deux manières plus engageantes à titre individuel
La première, qui s'adresse plus aux dirigeants ou aux responsables de projet, c'est de décider plus vite. Le temps perdu à attendre des arbitrages, à attendre des décisions, est très significatif que ce soit dans le monde opérationnel ou dans le monde des projets. Et décider plus vite ça veut dire accélérer le temps. Alors évidemment il y a le fameux adage qui dit « je rumine l'idée, je déciderai en temps et en heure ». Mais il faut quand même s'imposer de décider, d'arbitrer, d'avancer plus vite, et notamment tenir des jalons qui ne bougent pas beaucoup.
Puis quatrième proposition de récupération du travail perdu, c'est un adage que j'aime bien, c'est de faire tout de suite ce qui prend moins de dix minutes. C'est quelque chose d'extrêmement efficace pour rendre plus flexible, plus souple la journée de travail, pour résoudre des mini-problèmes, des mini-difficultés que nous rencontrons tous dans les entreprises. Mais ça veut dire aussi accepter de se mettre en rupture d'un travail qui est long, qui dure trois ou quatre heures, pour traiter un petit problème avec son collègue pendant dix minutes. Ça veut dire accepter de sortir peut-être dix minutes en retard parce qu'on a commencé et qu'il faut finir. Pour l'avoir expérimenté, le fait de faire tout de suite ce qui prend moins de dix minutes fait gagner énormément de temps.