Oui, on peut se passer des DRH !

Oui, on peut se passer des DRH ! Et si on se disait tout par Michel Mondet, Président d’Akeance Consulting.

Michel Mondet, Président d’Akeance Consulting :

Bonjour Michel Mondet. Vous êtes Président d’Akeance Consulting, un cabinet de conseil qui compte 70 collaborateurs. Et pourtant, vous avez décidé de vous passer des DRH. Pouvez-vous nous expliquer ce choix ?

Effectivement, nous n’avons pas de Direction des Ressources Humaines. Et, je pense que pour la plupart des PME, cela n’est pas utile. Car l’essentiel de nos activités en matière de ressources humaines, c’est la gestion des équipes, les embauches, les appréciations, les évolutions de carrière. Et au fond, il faut rendre ce métier-là aux managers. Il faut faire en sorte que les directions des ressources Humaines ne « dé-managérisent » pas les managers, si j’ose dire, et réhabiliter les managers dans leur fonction première de gérer des équipes. Alors, vous allez me dire, c’est compliqué d’harmoniser les appréciations, la mesure des performances, etc., etc. Pas tant que cela, à partir du moment où l’on organise un collège des managers, c’est-à-dire si on organise des managers de manière collégiale, où l’on arrive à harmoniser finalement les progressions de salaires, les progressions de parcours, les appréciations des performances les appréciations des individus …

Mains, néanmoins, n’existe-il pas tout un pan des ressources humaines que les managers ne peuvent pas maîtriser ? Je pense notamment au droit du travail.

Dans la fonction des ressources humaines, il y a trois grands sujets. Celui dont nous venons de parler de gestion des équipes. Il y a le sujet classique de la gestion administrative, de la paye, des congés etc. et il y a effectivement l’expertise du droit social, du droit du travail. Mais qu’est-ce qu’on constate dans les PME ? C’est qu’en général, quand il y a une question sur le droit social, la Direction des Ressources Humaines appelle l’avocat social. Alors, au fond, pourquoi est-ce que les managers n’appelleraient-ils pas en direct l’avocat social, avec des formules d’abonnement, comme proposent certains. Ce serait plus rapide, plus efficace, plus direct.

Mais justement, est-ce que les Directions des Ressources Humaines, n’auraient pas un rôle à jouer dans le pilotage de ces relations-là ? Je pense à cela car on voit de plus en plus apparaître le travail à la tâche, des CDD courts, d’autoentrepreneurs, qui sont des prestataires ?

Vous avez raison sur le constat. Mais non sur le pilotage des prestations extérieures par les Ressources Humaines. Le besoin de renfort que l’on a dans les différents métiers n’a rien à voir en fonction des métiers. Le besoin de renfort dans la logistique n’a rien à voir avec le besoin de renfort en comptabilité. L’externalisation d’une activité sur les uns ou sur les autres ou sur un autoentrepreneur n’a rien à voir avec l’autre métier. Donc, si vous voulez, je crois qu’il faut laisser aux métiers leur gestion de l’externalisation et de pilotage des prestations extérieurs par les métiers. Première erreur à ne pas faire. Et deuxième erreur à ne pas faire : c’est que dans tout poste de manager, il y a un lot de connaissance minimum en droit social, en juridique, voire en droit fiscal, le cas échéant.

Et en cas de conflit dans l’entreprise, est-ce qu’elle n’est pas là, la légitimité des ressources humaines ?

C’est vrai qu’il y a besoin d’un tiers de confiance en cas de conflit. Et les Directions des ressources Humaines peuvent effectivement tenir ce rôle. Mais avant cela, on ne se pose pas assez la question de : « est-ce que les managers ont eux-mêmes bien prévenus ces conflits ? Est-ce que les managers eux-mêmes ont assumés leur rôle de management, qui consiste à identifier les conflits potentiels, à défaut de les traiter jusqu’au bout, au moins les identifier, voire évidemment les désamorcer.

Dernier question, Michel Mondet, ne faut-il pas faire une distinction entre les grands groupes et les petits groupes ? Akeance Consulting n’est pas un groupe qui compte des milliers de collaborateurs …

Oui, vous avez raison, la taille fait quelque chose à l’affaire. La taille transforme un peu les besoins et la complexité des besoins. Notamment dans les groupes internationaux. Cela étant dit, malgré la taille, je pense qu’il y a deux choses importantes. La première, c’est qu’il ne faut pas confondre une Direction des Ressources Humaines avec un besoin de gestion des contrats. Dans les Directions Commerciales, on a une Administration des Ventes. Pourquoi est-ce que l’on n’aurait pas dans une direction des Opérations, une Administration des contrats, si vous voulez, premier point. Second point majeur, taille grande ou petite, il faut réhabiliter le management au sein des postes de managers. « Remanagérisons » les managers !

L'histoire d'une oeuvre, par Akeance Consulting

L'histoire d'une oeuvre, c'est un accrochage de tableaux éphémère dans les bureaux d'Akeance Consulting, le temps d'une soirée, d'un cocktail avec les clients et les consultants d'Akeance Consulting. Les œuvres ont été prêtées par la galerie le Polyptyque. Un de ses dirigeants, Francis Vélius, nous a fait l'honneur de commenter les plus beaux dessins et les plus belles peintures, avec son langage truculent et fleuri. Merci à tous pour ces instants magiques.

Michel Mondet, Président d’Akeance Consulting : « Ce soir, c’est une exposition, un accrochage de tableaux, de peintures, de dessins. C’est le moment de partager un instant festif, un peu sympathique, avec ses propres clients. Et nécessairement, on est amené à vouloir faire plaisir à ses propres équipes. Donc on veut aussi proposer à nos propres équipes un instant de festivité qui soit un peu différent. Et puis, on a surtout la chance d’avoir le Polyptique que nous prête ses œuvres, avec Francis Vélius, qui est un des dirigeants de cette galerie, et qui, vous le verrez tout à l’heure, est quand même relativement truculent et fleuri quand il commente l’ensemble de ces œuvres.

Francis Vélius, dirigeant du Polyptique, à propos de l’œuvre de Luca Cambiaso, « Sainte Famille avec le petit Saint Jean Baptiste devant l’âtre » : « C’est un dessin du 16^ème siècle qui, si on le regarde de près, est très géométrique. Alors, cet artiste est influencé, comme il n’y a pas beaucoup de génois, par l’environnement florentin, romain … ce que l’on appelle les maniéristes. Beaucoup de gens - de façon un peu un peu abusive quand même – ont parlé de cubisme, au sujet de Cambiaso.

Michel Mondet, Président d’Akeance Consulting, à propos de l’œuvre de Luca Cambiaso, « Sainte Famille avec le petit Saint Jean Baptiste devant l’âtre »: « Ce dessin, qui est précubiste, avec quatre siècles d’avance, si vous voulez, est quand même absolument magique de voir un dessin à coup de crayon, qui déjà préfigure ces formes extrêmement rondes, extrêmement carrées, que l’on va retrouver évidemment quatre siècles plus tard dans le cubisme ».

En savoir plus sur l’œuvre, suivez ce lien http://www.lepolyptyque.com/index.php?action=artwork&id=29

Francis Vélius, à propos de l’œuvre de Robert Delaunay, « Lavoir des Vaux de Cernay, effet de 4 heures » : « C’est très intéressant, parce que la palette de Delaunay à sa maturité, c’est exactement ça. Si vous regardez les Delaunay exposés à Beaubourg, ou d’ailleurs, ou du Musée Municipal d’Art Moderne, vous avez des tableaux avec des couleurs très différenciées. Il y a toujours une partie du cercle chromatique qui est presque oublié, c’est la zone des bleus et des violets, et c’est toujours jaune, vert, orange … La théorie des couleurs de Chevreul, il a pas tout compris, il l’a interprété en tant que peintre, et c’est pas une interprétation scientifique, et quand on regarde d’ailleurs la façon dont les peintres dérivent les théories de couleurs, il n’y a pas que lui, en fait ils ne comprennent pas la physique, et c’est sans doute tant mieux … La lumière dans la nature crée le mouvement des couleurs. Ce mot, à lui tout seul, résume toutes les préoccupations de son époque, parce qu’il y a un clin d’œil au futurisme. Ils sont, évidemment, obsédés par le mouvement …. ».

En savoir plus sur l’œuvre, suivez ce lien http://www.lepolyptyque.com/index.php?action=artwork&id=54

Michel Mondet, Président d’Akeance Consulting : « La diversité, c’est des choses différentes. On aime ou on n’aime pas Delaunay, on aime ou on n’aime pas Buffet, peu importe. L’idée, c’est d’avoir une sensibilité qui à tout le moins fasse comprendre qu’il y a une diversité. Les œuvres sont diverses, on les apprécie, on les apprécie moins, qu’on les connaisse, ou qu’on ne les connaisse pas, Peu importe, c’est un clin d’œil à une sorte de vivre ensemble, c’est un peu l’époque, après cette période d’attentats. Ce clin d’œil à vivre ensemble, c’est aussi de se dire que même les artistes eux-mêmes ont vécus ensemble, en faisant des œuvres, à une période mais particulièrement différente».

De la juste expression, point de vue par Michel Mondet

Notre métier, qui consiste à mener des études et diriger des projets, nécessite une grande rigueur. On pense tous à la rigueur intellectuelle, au respect des faits, à ne pas confondre avis, perception et information. Et c’est vrai : l’une de nos valeurs ajoutées pour nos clients réside dans cette rigueur de pensée.

Mais si on descend dans le détail de nos missions, nous constatons que cette rigueur est encore de mise, notamment dans l’expression. En effet, nos consultants doivent faire la part des concepts comme on fait la part des choses : une construction n’est pas une définition ; une mise en œuvre n’est pas une feuille de route, etc. Même si parfois, la confusion est aussi du côté du client. Qu’est-ce qu’un « besoin d’organisation plus efficiente » ? De la productivité ? De la rapidité de traitement ? De la cohérence dans le partage des tâches des équipes ? Sans compter que l’appel d’offres ou l’expression de besoin à destination des cabinets de conseil n’est pas nécessairement rédigé par le chef de projet de la mission ou par le responsable du besoin exprimé.

Notre métier dépend donc beaucoup de la bonne expression, c’est-à-dire le « bien s’exprimer ». A une époque où la conjugaison d’une mondialisation économique avec une diversité croissante de cultures et de parcours rend l’entreprise multi-formes, il est impératif d’asseoir un code la route de nos compréhensions respectives. Une précision de notre langage, de nos échanges, de notre communication s’impose encore plus qu’avant. A un moment où la libre expression a trouvé dans l’entreprise un véritable terrain de jeu, il serait dommage de la gâcher pour faute de « vraie expression ».